Paracétamol : attention aux effets secondaires
Ce médicament aux aspects miraculeux, pas cher, efficace et vendu sans ordonnance, comporte pourtant des risques importants pour le foie en cas de mésusage. Il est la première cause d’insuffisance hépatique aiguë conduisant parfois à une greffe.
Dans les pays occidentaux, il est la première cause d’insuffisance hépatique aiguë conduisant parfois à une greffe du foie ; il est aussi l’une des premières causes de décès toxique et de mésusage, selon une étude menée par l’observatoire multisources des intoxications aiguës en Île-de-France. Le paracétamol est ainsi le deuxième médicament à l’origine des appels au centre antipoison de Paris, derrière le bromazépam et devant l’ibuprofène et l’hydroxyzine en cas d’ingestion volontaire.
Alors ! Panacée ou poison ? « Tous les médicaments peuvent entraîner des hépatites médicamenteuses », explique le professeur Gabriel Perlemuter, gastro-entérologue à l’hôpital Béclère dans les Hauts-de-Seine. C’est-à-dire une inflammation du foie. Mais le Doliprane a la « particularité d’avoir un mécanisme d’immuno-allergie dépendant de la dose, contrairement aux autres médicaments ». L’épuration se fait par le foie. Dans le cas d’un foie qui fonctionne bien, même une boîte entière n’entraîne pas d’hépatite. L’affaire se corse sur un individu qui « en prend trop ou qui consomme aussi de l’alcool. Les voies d’épurations de l’alcool et du paracétamol sont identiques. On augmente donc la toxicité du Doliprane ».
Ne jamais prendre plus d’un gramme par prise
En 2021, une enquête, réalisée par l’Ofma (Observatoire français des médicaments antalgiques), a conclu à une connaissance imparfaite des médicaments contenant du paracétamol, et donc à la possibilité d’atteindre des surdosages malgré soi.
Comment révéler une prise trop importante ? Il n’y a malheureusement pas de signe clinique visible sans examen. Seule une prise de sang qui révèle le taux d’enzymes du foie permet de déceler une forte présence de paracétamol dans l’organisme. Il existe néanmoins un antidote, le N-acétylcystéine, qui est administré aux urgences. Pour ne pas en arriver jusque-là, il suffit de respecter les recommandations en vigueur : ne jamais prendre plus d’un gramme par prise, pas plus de quatre grammes par jour (trois par jour en automédication, selon l’Ofma) et espacer les prises de six heures.
